Devenu syndicaliste fin 2007,
c’était ma réponse à l’injonction : Chrétien, ne reste pas passif dans la
société, sors de ton Église. Notre Pape François ne dit pas autre chose. Sortons de nos paroisses!
Se syndiquer, oui, mais pour quoi faire ?
En 15 ans, dans notre
société, la finance, a pris l’ascendant sur l’économie et
l’économie sur l’Homme. La finance s’avère être maintenant au service de quelques-uns,
puissants parmi les puissants
Comme Chrétien on ne peut qu’agir
et réagir pour remettre les choses dans
l’ordre : Le texte de la Genèse nous rappelle que Dieu a créé l’Homme à
son image et lui a confié la terre pour qu’il la soumette. Donc, dans une
vision chrétienne, La finance se doit d’organiser le financement d’une économie
qui se développe au service de l’Homme. Notre vision chrétienne est donc
exactement à l’opposé de la réalité actuelle.
De plus, par son refus de toute
contrainte autre que celles dictées par le Marché, le capitalisme ultra-libéral
développe un individualisme généralisé à tous les niveaux de notre société, et
donc aussi dans nos entreprises. Nous assistons à une perte de repère. Ainsi devons
nous agir pour transformer les avancées sociales possibles en règles de droit applicables
à tous.
L’individualisme ainsi développé n’est plus en
phase avec notre liberté telle qu’un chrétien la conçoit, cette dérégulation se
fait même au dépend de notre liberté profonde d’enfant de Dieu.
Comment accueillir les jeunes
dans les entreprises si tous, nous avons perdu nos repères ?
L’action syndicale d’un chrétien s’inscrit donc naturellement dans la
restauration de l’équilibre initial, la finance sert l’économie qui sert
l’Homme, permettant de développer notre liberté qui ne peut passer que par
l’amour de l’autre. Aimer Dieu et aimer
notre prochain est semblable (MT 22 37).
Cependant, l’activité syndicale se développe dans des lieux de
conflits. Il est donc vital d’apprendre à garder l’équilibre pour soi, pour être
disponible aux autres. La première tâche est certainement d’agir pour que les
salariés et les dirigeants de nos entreprises se réapproprient progressivement
les fondements d’une entreprise humaine, afin qu’elle agisse et se développe
dans le respect des femmes et des hommes qui y travaillent, dans le territoire où
elle est implantée. Car derrière ce territoire, il y a d’autres femmes et
d’autres hommes….
Pour exemple, il a fallu 5 ans pour progressivement restaurer une réelle
solidarité dans la mutuelle complémentaire d’entreprise. Il a fallu convaincre
des collègues du syndicat puis ceux des autres syndicats tout comme la
Direction de mon entreprise. Il a fallu 5 ans de travail pour progressivement faire admettre, reconnaitre et
partager le fait que le système de
cotisation familiale proportionnelle au salaire est le seul système réellement équitable et
solidaire, ou chacun reçoit l’assistance nécessaire, conjoint et enfants
compris, tout en participant à l’équilibre du système selon ses moyens. La
patience est nécessaire !
Des syndicalistes accueillent des élus politiques lors d’un
mouvement social pour la sauvegarde de l’emploi.
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Les chrétiens se posent souvent
la question : quel syndicat choisir ? Tout est relatif car un
syndicat dans lequel on se reconnaitrait totalement n’existe pas. Le plus simple est
certainement de choisir celui qui nous est le moins éloigné au quotidien, dans
notre entreprise, afin de progressivement, par l’action, changer les mentalités
et recentrer le mouvement de notre société
sur le duo amour / justice au
service de l’Homme, seule voie d’une
vrai liberté.
L’équilibre du chemin tracé est éminemment instable, et doit donc être maintenu en
permanence par le soutient de la prière et de la lecture de l’Évangile.
La force du salésien Coopérateur
est le soutien de son groupe, par le partage de sa vie…
Frédéric CLÉMENT
Groupe Centre-Atlantique
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